Tout d’abord, pour bien poser les éléments géographiques de la mer méditerranée, rappelons qu’il s’agit d’une mer semi-fermée. En effet, ses dimensions vont d’une largeur qui s’étend de 13 km, pour le détroit de Gibraltar à 1600 km au maximum, entre la Slovénie et la Libye.
Une situation géographique unique
Autour de la mer méditerranée, on compte 23 états souverains qui ont, chacun, un droit à la mer et la possibilité d’y exercer leur souveraineté. Il y a des pays d’Europe, du Maghreb mais aussi du Moyen-Orient. Lorsque l’on voit les îles grecques et la Turquie, on comprend facilement les difficultés de ces différents pays à exercer leur souveraineté. Les territoires des uns sont souvent très proches de ceux des autres, et les enjeux économiques s’en trouvent complexifiés.
Un cadre international légal
Le droit de la mer remonte à la convention de Montégo Bay de 1982. Celui concernant la mer méditerranée fait que tous les états ne peuvent pas avoir une zone économique exclusive. Cela est dû à la particularité géographique de la mer et à la configuration des états.
Des intérêts divergents pour le gaz
La grande manne financière des états, envers les ressources naturelles, comme le gaz, les amène à vouloir avoir leur propre indépendance énergétique. Cela offre au pays concerné une indépendance économique, et lui permet de devenir un exportateur d’hydrocarbure. Un autre intérêt est aussi de se prémunir d’un boycott énergétique. C’est d’ailleurs tout l’enjeu des importantes réserves de gaz parsemées le long de la mer méditerranée orientale. Un des objectifs des pays riverains est justement d’avoir une indépendance en gaz vis-à-vis de la Russie.
Focus sur… le gaz de Chypre
Le gisement d’Aphrodite, sur l’île de Chypre, a été découvert au cours de l’année 2011. Il se situe au sud-est de l’île. Les spécialistes estiment que le site devrait accueillir plus de cent milliards de mètres cube de gaz naturel. C’est colossal ! Cela représente plusieurs centaines d’années de consommation de gaz pour cette île. Il va de soi que cela constitue un véritable atout pour ce petit pays insulaire.
Le gaz de Grèce
La même année, la Grèce a mené des explorations gazières dans son territoire maritime. Les réserves sont moins importantes que celles de l’île de Chypre mais elles restent de l’ordre de 30 milliards de mètres cube. Ces chiffres ne prennent pas en compte le potentiel énorme de la Crète. Rien qu’à elle seule, la Crète aurait un potentiel gazier encore plus important que ceux cités précédemment : quatre mille milliards de mètres cube de gaz ! La perspective de la construction d’un grand gazoduc d’Israël, passant justement par Chypre et la Crète, permettrait aux européens de diversifier leur fournisseur.